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Faut-il être pour ou contre l’écriture inclusive ?

Point de vue

par mamande4
exemples écriture inclusive

Si vous avez suivi, même d’une oreille distante, ce qu’il se passait dans l’actualité récemment, il ne vous aura probablement pas échappé qu’il y était beaucoup question d’écriture inclusive. Alors que l’écriture inclusive était cantonnée au milieu féministe un premier manuel scolaire pour la classe de CE2 a été édité en 2019.

Qu’est-ce-que l’écriture inclusive ?

C’est écrire de manière à ce que le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ; qu’il n’y ait plus de hiérarchisation des sexes dans la langue française, qu’il n’y ait plus d’exclusion des sexes. L’écriture inclusive est décrite comme un « ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les hommes et les femmes ».

Cette écriture inclusive repose sur 3 principes, exemples :

– Accorder les fonctions, les métiers mais aussi les titres et grades en fonction du genre. On écrira ainsi une « pompière », « une maire », « une auteure ».
– Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin. Il faut inclure les deux sexes grâce au point milieu. On écrira donc « les électeur·rice·s », « les citoyen·ne·s ».
– Ne plus employer les mots « homme » et « femme » mais utiliser des termes beaucoup plus universels comme « les droits humains » (à la place des « droits de l’homme »). Exemple extrait du manuel scolaire :  « grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche ».

(Source : http://www.europe1.fr/societe/mais-au-fait-cest-quoi-lecriture-inclusive-3476522)

écriture inclusive exemples

Pourquoi l’écriture inclusive agace ?

Que ce soit clair, je n’ai rien contre le combat féministe, il a permis de nous mener là où nous sommes aujourd’hui, et j’en suis très heureuse. Je n’ai rien contre l’égalité des sexes, cela fait beaucoup de bien à notre société. Certes, le chemin est encore long pour une société totalement égalitaire mais est-ce vraiment par l’orthographe que nous allons y arriver ? N’y a-t-il pas d’autres priorités ? Sur les trois principes de l’écriture inclusive, le premier ne me dérange pas. Que l’on utilise des mots féminins pour désigner des professions, qui n’ont pas d’équivalent aujourd’hui, ne me choque pas et montre au contraire que des métiers ne sont plus liés au sexe. En revanche, les 2 derniers principes m’échappent, voici pourquoi.

l’écriture inclusive est prônée au nom de l’égalité des sexes. D’après les féministes, si l’on apprend tout le primaire que le masculin l’emporte sur le féminin au pluriel, cela forge l’esprit dans la relation entre homme et femme. De mon point de vue, je ne pense pas que cela ait un impact. On sait ce qui est du ressort de l’écriture et ce qui est du ressort du comportement. Il n’y a pas de distinction masculin/féminin en anglais, est-ce que tous les peuples anglais sont plus égalitaires que les Français ? Plus respectueux des femmes ? Je ne le pense pas et on constate les mêmes dérives (les vraies, contre lesquelles il faut lutter) – en est la preuve le mouvement récent « balance ton porc » est mondial.

la langue française est chargée d’histoire. Certes, ce sont des grammairiens masculinistes qui ont fait évoluer la langue française dans ce sens ces derniers siècles. Cependant, je suis attachée à la langue française, à ses particularités, de la manière dont on l’a apprise. D’un côté on la modernise pour écrire oignon > ognon, on retire l’usage de l’accent circonflexe et autres pour la simplifier. De l’autre côté, on veut la compliquer en incluant le genre dans les mots séparé par des points, la rendant totalement illisible. La langue française va perdre de sa beauté et de son sens. Et je souhaite que mes enfants continuent de l’apprendre comme nous l’avons apprise.

priorité à d’autres combats : de mon point de vue, l’école à d’autres combats à mener que d’introduire l’écriture inclusive : lutter contre l’illettrisme, favoriser l’intégration, apprendre le langage, permettre les moments en communauté…

– parler de droit humain plutôt que de droit de l’Homme. L’Homme avec un grand H parle de l’humanité, d’une idée plus grande que le bonhomme. D’où justement le nom propre et non le nom commun. Cela s’apprend à l’école justement cette différence. Que des noms communs écrits avec des majuscules véhiculent un autre sens que le nom commun.. faut-il vraiment tout remettre en cause ?

Pour forcer le trait et aller dans l’extrême, est-ce que bientôt les papas vont s’offusquer d’emmener leurs enfants à l’école maternelle ?! 😉

Une fois n’est pas coutume, j’ai voulu partager mon point de vue sur un sujet d’actualité qui aura une empreinte sur nos enfants. Il ne faut pas oublier que le premier lieu d’éducation des enfants est aussi le foyer. Ce sont les parents, qui en premiers, façonnent ces idées dans leur discours et leurs comportements. Les enfants sont beaucoup dans la reproduction à cet âge là. C’est à nous aussi de leur expliquer que le comportement à adopter ne se résume pas dans une règle de grammaire.

Et vous, lecteur.rice, quel est votre avis ?

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25 commentaires

Mom and studies 2 novembre 2017 - 8 h 17 min

Pfff… je suis aussi l’actualité et cette nouvelle « réforme » de la langue française me fait autant râler que toi … ! Car outre l’histoire de la langue en elle même c’est l’apprentissage de l’écriture et fe l’orthographe qui va se compliquer pour nos enfants. Et puis les droits de l’homme ou l’appellation Homme pour désigner l’être humain a toujours été et n’a jamais choqué….
Il y a des pbs de société bien plus importants que ça pour s’y attarder honnêtement…

Bonne journée

Annaelle

mamande4 2 novembre 2017 - 11 h 16 min

Oui. Je suis pour la priorisation des sujets à prendre en charge…

mon lissou et sa marmaille 2 novembre 2017 - 9 h 14 min

Je suis tellement d’accord…quand on voit les soucis avec l’orthographe de certains adolescents aujourd’hui, je pense effectivement que la priorité n’est pas de compliquée encore plus les choses…. Et je pense aussi que le combat féministe se trompe en pensant éduquer l’enfant en leur embrouillant le cerveau…. l’éducation à la maison est bien plus importante…. Et quand je demande a mes enfants (2 filles et un garçon) « l’un de vous peut ouvrir les volets » et que mon fils répond « un de nous , y a que moi comme garçon donc c’est a moi que tu demandes » …. ben voilà, je me dit que finalement écriture inclusive ou non, il a deja tout compris 😉

mamande4 2 novembre 2017 - 11 h 17 min

Super de pouvoir compter sur son fils comme ça ! 😉

Bébé est Arrivé ! 2 novembre 2017 - 9 h 56 min

Je t’avoue être passée à côté de cet énième changement en matière d’orthographe. Je n’ai pas encore eu le temps de me faire mon propre avis. En revanche, je me souviens avoir manqué de m’étrangler il y a quelques années lorsque les « zharicots » ont reçu l’aval de l’éducation nationale et je n’ai toujours pas digéré les « ognons » !

Bonne journée à toi !
Cécilia

mamande4 2 novembre 2017 - 11 h 18 min

J’avoue que je résiste encore pour les haricots et les oignons… car bon, à tout simplifier ça perd du sens !!

Picou 2 novembre 2017 - 10 h 21 min

Je n’ai finalement entendu parler de ce « débat » que récemment, et uniquement par les blogs, mais j’avoue partager ton avis. On sait faire – même petit – le distingo entre ortographe et comportement, et puis, c’est à nous adultes de l’apprendre, pas à des règles de langue française. J’ai déjà été énervée des ognons et consorts, mais oui je trouve que ce type d’écriture, sous couvert de bien pensance comme tu dis, rend les textes difficiles à lire, et je crois que pour quiconque n’appliquerait pas ces règles de façon implicite, dans sa petite tête, pour en comprendre l’universalité, aura bien plus à travailler que sa simple orthographe…

mamande4 2 novembre 2017 - 11 h 19 min

Je suis bien d’accord avec la conclusion de ton commentaire !! 😉
Merci !

GToch 2 novembre 2017 - 10 h 54 min

Honteuse, je ne suis absolument pas les actualités **je trouve ça déprimant ;)**. J’avoue que tous ces débats sans queue ni tête me passent royalement au-dessus et je doute réellement qu’une telle mesure voit le jour dans les cours d’école. Ceci reste un avis purement personnel, car même dans l’ombre, ce n’est pas moi qui décide de ça 😉
Inutile de préciser que tout comme vous je trouve ça complètement décousu et sans intérêt pour la nation !
Pilou1 va faire quelques heures de soutien à partir de la rentrée et jusqu’à Noël pour améliorer sa « fluidité » de lecture. Avec ce type d’écriture, il aura besoin de soutien jusqu’à la fin de sa vie 😀 😀 😀
J’ai également un gros problème avec les médias, qui lorsqu’il ne se passe pas de cataclysme, s’ennuient à mourir et adorent mettre le feu aux chaumières en lançant des polémiques inexistentielles 😉
Ceci dit, après neuf années, j’attends toujours la bonne idée qui rendra à mon métier d’enseignante son premier rôle, enseigner ! En 55 minutes de cours, après avoir réglé les problèmes administratifs **visite médicale, cantine, informations diverses…**, les problèmes d’incivilités **respect, langage, bagarre…**, les problèmes existentiels de chacun, les relations amoureuses trouplesques, les problèmes sociaux beaucoup beaucoup plus lourds et bien ça sonne ! Zut, nous ferons des maths peut-être la prochaine heure, ou pas 😉 Alors j’avoue que le fait de pouvoir dire unE professeurE me laisse un peu sur le cul :p

mamande4 2 novembre 2017 - 11 h 20 min

Etre prof est un vrai sacerdoce pour moi… en plus c’est vous qui êtes en première ligne pour toutes ces réformes.. s’adapter, s’adapter et essayer de faire son boulot devant une trentaine de gamins qui n’ont pas forcément les mêmes objectifs que toi !. Je n’ose imaginer !

Johanna au presque parfait 2 novembre 2017 - 17 h 07 min

J’avais raté ce débat! Dans ce genre de polémique, j’ai toujours l’impression que c’est parti d’une déconnade à la machine à café dans un ministère poussiéreux…

mamande4 3 novembre 2017 - 14 h 29 min

bien vu 🙂

Claire Rêves de fripouilles 3 novembre 2017 - 0 h 31 min

Je n’ai pas entendu parler de ce débat avant de te lire (n’ayant pas la télé et n’écoutant que très peu la radio…) mais je suis d’accord avec toi, quelles sont les priorités de l’enseignement ?? J’ai parfois l’impression que des personnes pensent bien fort dans des bureaux loin du terrain et pondent des nouveaux texte juste pour avoir leur nom inscrits dans les registres… mais qu’ils ne regardent pas les vrais problèmes de l’éducation… comme tu l’as cité l’illettrisme, mais aussi le faible niveau général en orthographe, culture générale et en langues vivantes… il y a tellement d’autres sujets bien plus majeurs pour l’éducation des enfants et d’autres combats plus valables pour l’égalité hommes/femmes que celui-ci.

mamande4 3 novembre 2017 - 14 h 32 min

Peut-être est-ce un combat plus facile à mener que les vrais enjeux de l’éducation qui demandent plus de moyens ?

Charlotteauxpetitspois 3 novembre 2017 - 10 h 07 min

J’avoue que ce qui me dérange le plus dans l’écriture inclusive, c’est qu’elle alourdit sérieusement la lecture. Trop, on en perd le message initial. Je préfère, et de loin, qu’on dise au début d’un texte que « le vocable « les agriculteurs » désigne aussi bien les hommes que les femmes pratiquant ce métier ».
Effectivement, en termes de priorités, cela m’interroge aussi.

mamande4 3 novembre 2017 - 14 h 32 min

Je suis tout à fait d’accord, cela devient illisible et on perd de la compréhension. J’espère que ce ne sera pas pour tout de suite l’adoption officielle de cette écriture à l’école !

Les Délices de Framboise 3 novembre 2017 - 13 h 55 min

J’avoue que je ne m’intéresse pas à tout ça encore car le mien est bien trop petit pour l’école mais parfois j’ai l’impression que l’Education nationale à vouloir bien faire (ou pas) en oublie l’essentiel.
Lutter contre l’illettrisme est bien plus important comme tu le dis si bien, partager de réelles valeurs, favoriser l’intégration par le savoir…

mamande4 3 novembre 2017 - 14 h 31 min

J’en ai entendu parler récemment entre autres avec le manuel de CE2 édité et aussi de plus en plus de sites officiels écrivent comme ça. Et ensuite on se plaint du niveau scolaire français 🙁

Benweach 4 novembre 2017 - 12 h 59 min

trГЁs curieux topic
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JameBAIFS 5 novembre 2017 - 14 h 20 min

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Le Rire des Anges 8 novembre 2017 - 12 h 41 min

Je suis entièrement d’accord avec toi le combat à mener ne se tient pas là et l’éducation aurait bien d’autres chats à fouetter!!

petitsruisseauxgrandesrivieres 2 mai 2018 - 21 h 46 min

Je suis grave totalement d’accord avec toi. Ma première objection à l’écriture inclusive est que cela me fait saigner les yeux. La deuxième, que c’est du féminisme à bon marché : beaucoup de parlote, un coût nul en dehors de la salive, et des effets inexistants. Enfin il faut être vraiment bête pour ne pas comprendre que dans la langue française, le masculin et le neutre se confondent. Par ailleurs faire l’amalgame entre le genre d’un nom et son sexe est stupide, par exemple une table est féminin mais n’est pas de sexe féminin.
A côté de cela, j’écoutais une interview de Benoîte Groult, elle racontait que certaines formes féminines de métiers sont inusitées alors que d’autres sont courantes : Souverain / souveraine par exemple est utilisé, alors que écrivain / écrivaine, c’est moins habituel. Elle reliait ça à une injonction faite aux femmes de ne pas pratiquer certains métiers réservés aux hommes.
bonne soirée 🙂

mamande4 3 mai 2018 - 13 h 23 min

Je trouve ça vraiment moins lisible et plutôt que de faire du féminisme dans la langue française, il faudrait mener les vrais combats…

Collard 16 octobre 2018 - 8 h 58 min

Bien sur qu’il y a d’autres priorités !
Mais en quoi est ce un argument pour ne pas apprendre autre chose ?
En quoi l’apprentissage de l’écriture inclusive empêcherait l’apprentissage du langage ?, de l’intégration ? du savoir vivre ensemble ?
C’est au nom de priorités que beaucoup de trucs importants qui ne sont pas enseignés à l’école, dont les questions féministes, les questions sur le climat ou la justice sociale
Les priorités, c’est pratique pour justifier qu’on ne fait pas de prévention, ni même d’apprentissage en profondeur.
Et si vous avez lu / entendu un ministre de l’éducation indiquer que c’est une priorité qui efface les autres, je serai curieuse de savoir où vous avez trouvé cela

Expliquer que cela va compliquer l’orthographe, tout en revendiquant que l’orthographe ne doit pas changer, est un argument difficilement recevable !

Quant à la beauté de la langue, c’est l’argument ringard qu’utilisaient les latinistes au XIX pour ne pas traduire du latin vers le français … omnibulés par ce qu’ils appelaient l’attachement à la langue et qui était surtout une incapacité à comprendre que la société évolue tout le temps, et que la langue est un des reflets de ces évolutions.

Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé, disait Einstein : n’est ce pas en faisant bouger les mentalités petit à petit que nous y arriverons ? S’immobiliser dans un concept de langage ou d’écriture, c’est fossiliser les mentalités qui vont avec.

mamande4 17 octobre 2018 - 22 h 32 min

Merci pour message et ce partage de position ! J’entends bien tous vos arguments. De mon côté, et c’est mon propos, je ne pense pas que les questions féministes doivent se traduire par l’écriture uniquement. Prenons le sujet vraiment, sensibilisons la société vraiment, changeons notre manière de se comporter vraiment. Pas seulement lors d’un #metoo. Si on change l’écriture sans traiter les comportements, le fond ne serait pas abordé. Et avant l’écriture, il y a tellement de choses à faire, je trouve, qu’il ne faut pas se disperser.

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