Franchement je n’ai rien contre ces sites de livraison rapide, mais je pense néanmoins qu’il faut arrêter de se faire livrer ses repas quand on est à Paris. Surtout quand on est à Paris en fait, avec l’offre pléthorique de restauration à rapide. Je reconnais que quand il y a moins de choix et les distances plus importantes cela peut être intéressant. Mais à Paris, non, on n’a pas besoin de Deliveroo, Uber eats & co, et voici pourquoi…
#1 On sort moins
C’est vrai que c’est bien agréable de se faire livrer son repas chez soi, sans avoir à le préparer, ni à sortir le chercher. Cependant je ne suis pas sure que ce soit une bonne habitude que de se faire tout livrer : ses courses, ses achats et aussi ses repas. Je ne perçois pas cela comme un miracle de la société moderne. Les gens vivent de plus en plus entre eux chez eux, sortent moins et se dépensent moins. Le vivre ensemble commence aussi quand les gens se rencontrent, se croisent et se côtoient.
La vie extérieure qui se délite, par facilité de se faire livrer chez soi, je trouve cela dommage. Surtout quand on habite une grande ville comme Paris. On perd le goût de l’effort et la patience d’attendre.
Je suis la première à commander sur internet, je vous rassure. Et je fais attention également à consommer à proximité.
#2 Les restaurants deviennent des dark kitchen
Combien de fois je suis passée devant des restaurants vides, qui étaient ouverts uniquement pour répondre aux commandes internet ? Pas de clients, que les cuisiniers / préparateurs de commandes qui s’affairent.
Finalement la restauration tomberait dans le modèle des entrepôts et le cuisinier devient préparateur de commandes et ne fréquente plus le consommateur. Il attend le livreur, qui arrivera en hâte, casque sur la tête, pour récupérer la commande. De nouveau je trouve cela dommage de perdre le lien.
Même si on prend à emporter, je trouve cela plus sympa de se déplacer, d’échanger quelques mots en récupérant sa commande.
#3 La commission importante
Saviez vous que ces sites de ventes de restauration en ligne facturaient la livraison (évidemment) et prenaient aussi une commission aux restaurateurs (jusqu’à 30%) ? Que pendant toute la période covid avec les restaurants fermés, ils n’ont même pas changé leur modèle économique ? Faire choux gras avec l’explosion des commandes en ligne, sans avoir un geste envers le restaurateur, qui n’avait que ces sites comme moyen de survie, c’était honteux ! Oui, on pourrait penser qu’ils auraient adapté leur commission pendant cette période particulière, et bien non pas du tout. Un peu écœurant en fait.
#4 Les livreurs sont payés des misères
Modèle économique lancé par Uber et démocratisé à tous ces nouveaux services, les livreurs ne sont pas salariés. Les livreurs de ces sites de restaurations en ligne sont rémunérés à la course et sont payés franchement des misères (2,5€ la course en moyenne). On les voit aux heures de repas, attendre la tête rivée sur leur téléphone près des stations velib. Prêt à partir pour répondre à une nouvelle course à satisfaire. Sincèrement c’est dur pour eux et en plus ils ne sont pas valorisés par les clients, qui leur adresseront à peine un regard avant d’empocher leur sac repas !
#5 Les livreurs circulent n’importe comment
Les livreurs circulent n’importe comment dans Paris. Principalement à vélo, ce sont de véritables têtes brûlées respectant très peu le code de la route. C’est dangereux pour eux, mais également pour les autres. Comment leur en vouloir après tout ? C’est une conséquence du #4, ils doivent faire le plus de courses possible pour gagner un minimum de sous. Piégés dans ce système, ils n’ont pas le choix que de se dépêcher pour livrer, quitte à oublier les feux rouges et tout le reste !