Cela fait quelques temps que je veux vous parler du musée Nissim de Camondo. C’est un musée abrité dans un hôtel particulier donnant sur le parc Monceau, dans le 8ème arrondissement de Paris. La visite de ce musée a particulièrement plu aux enfants, et le site est remarquable. Pour les adultes, l’histoire de la famille est bouleversante.
Le site du musée Nissim de Camondo est magnifique
Le lieu est déjà en soi fabuleux. Un des derniers hôtels particuliers bordant le parc Monceau à être resté dans l’état où il était habité au début du 20ème siècle. Hôtel particulier qui n’a pas été transformé en banque ni en siège d’entreprise, comme la plupart des autres. On y rentre par le 63 rue de Monceau. L’arrière de la demeure donne directement sur le parc.
Quand on rentre par le porche, les premiers pas dans la cour font déjà travailler notre imagination. Notre esprit plonge un siècle en arrière. On y imagine les chevaux, les voitures et tout le personnel qui s’active.
L’hôtel est composé de trois niveaux.
Au rez-de-chaussée, on y trouve un grand hall d’entrée, et bien entendu la cuisine et les pièces réservées aux employés de maison.
On accède au premier étage par un grand escalier en pierre de taille. On déambule ensuite dans les salons, le bureau, la bibliothèque, la salle à manger (avec vue sur le parc)…
Le deuxième étage est plus personnel car ce sont les chambres et les salle de bains. On y apprend, entre autres, que les salles d’eau étaient très modernes pour l’époque.
Pourquoi ce musée est-il particulier ?
Déjà, les maisons musée m’ont toujours plu. Ces lieux sont plus propices pour projeter notre imagination dans une autre époque. Cela est beaucoup plus parlant que n’importe quel livre ou visuel.
Le propriétaire de cette maison, Moïse de Camondo, était un fervent collectionneur de tout objet datant du XVIIIème siècle. Tout le mobilier est disposé de manière réfléchie et répond à son désir de reconstitution d’une demeure aristocratique du XVIIIème siècle.
Avant sa mort, il avait décidé de léguer sa maison aux Musées Nationaux pour qu’elle devienne un musée, portant le nom de son fils Nissim de Camondo. Tout devait rester agencé en l’état, pour que le visiteur ait l’impression que la maison était encore habitée.
Et c’est ce qui est sympa. De s’imaginer la vie que ces grands bourgeois avaient à l’époque. Les enfants se rendent alors compte que cela a bien changé par rapport à nos intérieurs actuels. Et pour la petite anecdote, peu de temps après avoir visité ce musée, nous avons rendu visite à une personne âgée. Le mobilier n’était pas récent et ma fille (3 ans à ce moment là) m’a dit qu’elle avait été chez Nissim de Camondo !!
La collection de la famille Camondo
La collection de la famille Camondo, exposée au musée Nissim de Camondo, est un trésor artistique d’une richesse exceptionnelle. Réunissant des œuvres majeures datant du XVIIIème siècle, cette collection reflète le goût raffiné et l’amour de l’art des membres de la famille.
Parmi les pièces maîtresses, on trouve des peintures de renom, des sculptures élégantes, des meubles somptueux, des tapisseries délicates, ainsi que des porcelaines et des objets d’orfèvrerie d’une grande finesse. Des artistes de renom tels que François Boucher, Jean-Honoré Fragonard, et Jacques-Louis David sont représentés dans cette collection, offrant aux visiteurs une véritable immersion dans l’art et la culture de cette période. Chaque pièce raconte une histoire, évoquant les goûts, les passions et les intérêts des membres de la famille Camondo, et nous permettent de voyager à travers le temps et de découvrir un univers artistique d’une beauté intemporelle.
Quand on est rattrapé par l’Histoire
Un petit film en fin de visite nous présente la famille Camondo et son histoire. Le récit est très poignant. On y apprend qu’ils ont souffert l’exil, la guerre et l’antisémitisme.
Pour n’en dire que quelques mots :
Arrivés à Paris, les frères Camondo s’intègrent parfaitement et participent activement à la vie française. Cela ne les empêche pas d’être confrontés chaque jour à l’anti-sémitisme, très fortement présent au début du siècle. De plus, le fils de Moïse, Nissim, est tué pendant la première guerre mondiale lors d’un combat aérien. Sa fille, Béatrice, est déportée pendant la seconde guerre mondiale.
Prolonger la visite avec le livre d’Assouline
Pour prolonger la visite, je vous conseille de lire le livre de Pierre Assouline : Le dernier des Camondo. Ce livre raconte l’histoire de la famille Camondo sur deux siècles. Leur vie en Turquie jusqu’à leur installation en France. J’ai dévoré ce livre et il m’a beaucoup marquée. Plus que l’histoire de la famille, c’est un vrai récit historique qui décrit brillamment la société et la géopolitique de l’époque.
J’espère vous avoir convaincu d’aller y faire un tour !!
8 commentaires
Merci pour ton article qui me donne très envie de découvrir ce musée !
J’espère que tu auras l’occasion d’y aller, car il est vraiment top !
Waow, je ne connaissais pas du tout mais ça donne très envie!
A noter alors, à l’occasion d’un de tes passages à Paris ! 😉
Super, la premiere photo d’intérieur donne vraiment envie d’aller s’immerger. Merci pour ce partage 🙂
EM.
C’était avec plaisir.
J’espère que tu auras l’occasion un jour d’y aller, car la visite vaut vraiment le coup !
Une sympathique parenthèse sur un instant arrêté ♡
Bien joué tu as parfaitement bien vendu les lieux ♡
Merci ! C’est vrai qu’on a une impression que le temps s’est arrêté quand on le visite ! 😉