Regarde comme il est content quand il gagne, ça fait plaisir à voir, non ? Quand ça lui arrive de perdre, il a l’air tellement triste…
C’est ce que j’ai pu me dire quand on jouait avec un seul enfant. Mais quand on commence à jouer à plusieurs, comment laisser tous les enfants gagner ?
Franchement, moi je me fiche complètement de perdre ou de gagner. J’ai beaucoup de Coubertin dans l’âme, car le plus important pour moi est le moment du jeu, le fait de jouer ensemble.
Je me rappelle quand j’étais petite, je préférais perdre pour que ma grande sœur gagne. En fait, gagner face à la famille et mes amis me mettait mal à l’aise, car ça voulait dire qu’ils avaient perdu ! Sans pour autant tomber dans le pathos, j’ai toujours montré beaucoup d’empathie envers les autres… même dans le jeu. Quand il s’agit de jouer en équipe, bien sûr que je suis ravie de remporter une victoire, ça fait toujours plaisir. Mais si on perd, c’est pas grave !
Je ne suis donc pas une compétitrice. Je n’ai pas besoin de remporter sur les autres pour avancer. En fait, ce caractère je l’ai aux jeux, mais aussi dans la vie de tous les jours. C’était le cas dans mes études et aujourd’hui dans le boulot. La compétition en soi ne m’intéresse pas. Je réponds aux objectifs que je me suis fixée, c’est tout. Alors dans le jeu c’est pareil. Mon objectif premier est de passer un bon moment, de m’amuser. Pas de gagner coûte que coûte.
Alors je n’ai aucun souci à laisser mes enfants gagner à ma place. De l’autre côté, ils connaissent la compétition avec leur père, qui lui, n’a aucun scrupule à gagner aux jeux. Au contraire, c’est son objectif clairement affiché !
Le jeu, vecteur de principes éducatifs ?
De toutes les façons, quand on commence à avoir plusieurs enfants, c’est impossible de les laisser tous gagner. Alors ils comprennent par eux-mêmes, qu’un jour ils gagnent, un jour ils perdent.
En acceptant facilement de perdre, moi je leur montre que ce n’est pas grave de finir dernier (ou tout du moins pas premier). Au contraire.
Je sais c’est contradictoire avec mon propos introductif. Quand ils gagnent, ils sont tellement heureux que ça me fait plaisir. Mais quand on perd, cela peut être une question de manque de chance, de manque de stratégie ou de réflexion, de maturité, de connaissances, de taille : il y a tellement de variables qui rentrent en compte. Il ne faut pas voir le résultat uniquement, comme les enfants ont tendance à faire.
Je pense surtout qu’il faut s’adapter au caractère de l’enfant et des relations dans la fratrie.
Quelques fois forcer le coup du sort peut permettre de rééquilibrer des situations quotidiennes et redonner confiance ou alors reconnaître ses limites. Il faut aussi accepter l’échec, comprendre qu’il n’y en a qu’un seul qui gagne et que ce n’est qu’un jeu. Accepter que le plus grand peut ne pas être premier, qu’il faut encourager ses frère et sœur vers la réussite, tout en ayant du plaisir en participant.
Finalement, le jeu n’est pas qu’une partie de plaisir, il permet aussi une poussé philosophique !
Comment ça se passe chez vous ?