Récemment, j’ai été complètement absorbé par le dernier livre Le goût du bonheur de Marie Laberge. Un dernier tome aussi puissant que les deux précédents. Cette trilogie fait clairement partie des livres mémorables que j’ai lus. Pour lesquels les personnages vivent encore en moi, alors que ma lecture est terminée. Je sais déjà qu’après cette lecture, j’aurais besoin de lecture légère sans profondeur, pour me laisser le temps de me séparer des personnages. Un peu à l’image des relations « rebound » après une séparation… Mais pour le moment, laissez-moi vous en parler, afin de prolonger mon plaisir, le temps de cet article.
Livre Le goût du bonheur : plongée dans une saga familiale
3 livres pour trouver le goût du bonheur
La trilogie Le goût du bonheur de Marie Laberge explore les thèmes de l’amitié, de l’amour, des liens familiaux et des défis auxquels les personnages sont confrontés pour trouver le bonheur dans un Québec en évolution au cours du XXème siècle.
Dans le premier tome, « Gabrielle », nous découvrons Gabrielle, une jeune femme en quête de liberté et de bonheur, confrontée aux conventions sociales et religieuses dans le Québec des années 1930. Dans ce premier volet, Marie Laberge dresse un portrait vivant de la société de l’époque.
Le deuxième tome, « Adélaïde », se concentre sur la question de l’incertitude de l’avenir dans un monde bouleversé par la fureur de la guerre. Au-delà des conflits nationaux, c’est la fureur des désirs humains qui anime ce récit, et l’auteure trouve les mots justes pour décrire ces désirs, impérieux, complexes et contradictoires.
Avec « Florent », dernier volet de la trilogie, Marie Laberge parvient à clore avec brio les parcours de vie entamés dans « Gabrielle ». C’est sur la toile de fond d’un Québec en pleine mutation des années 50 et 60 que la saga s’épanouit. L’écrivaine aborde avec puissance son sujet central, le courage des individus malmenés par la vie, ballottés par les épreuves et les préjugés de l’époque, mais qui, infatigablement, poursuivent leur quête du bonheur.
Le goût du bonheur : une exploration des relations humaines
La trilogie Le goût du bonheur nous transporte au cœur des vies tumultueuses des personnages, nous tenant en haleine du début à la fin. L’auteure, Marie Laberge, a un talent remarquable pour décrire les tourments et la complexité de chaque protagoniste. Leurs émotions, leurs dilemmes et leurs quêtes personnelles sont si bien décrits que l’on devient irrémédiablement accroché au livre, incapable de le lâcher. Jamais depuis le Comte de Monte Cristo l’an dernier, je n’ai été aussi accroché à un livre de manière si puissante !
Des personnages réalistes et nuancés
Au fil des trois tomes, Marie Laberge nous présente une galerie de personnages profondément humains. Leurs luttes intérieures, leurs relations tumultueuses et leurs secrets bien gardés créent une toile complexe et captivante. On se retrouve plongé dans leurs joies, leurs peines, leurs amours et leurs trahisons. Chaque personnage est si richement développé qu’il devient impossible de rester indifférent à leur sort.
Marie Laberge excelle dans l’art de créer des personnages réalistes et nuancés. Leurs émotions sont palpables, leurs actions cohérentes avec leur nature et leur passé. Chaque protagoniste est un monde à part entière, avec ses forces, ses faiblesses et ses désirs profonds. On se laisse emporter par leur histoire, vivant chaque moment avec eux, ressentant leurs triomphes et leurs douleurs. Ces personnages m’ont accompagnée au fil des jours et de ma lecture. J’attendais avec hâte de pouvoir poursuivre ma lecture.
Une envie profonde de ne pas quitter ces personnages
En refermant le dernier tome de Le goût du bonheur, on ressent à la fois une profonde satisfaction et une certaine nostalgie. Les personnages restent gravés dans nos esprits, leurs histoires continuent de nous hanter bien après avoir tourné la dernière page. Marie Laberge a créé une trilogie littéraire inoubliable, où les personnages sont si magnifiquement décrits dans leurs tourments et leur complexité qu’il devient impossible de se détacher du livre.
La trilogie Le goût du bonheur, c’est aussi une belle fresque du XXème siècle
Au-delà des tourments individuels des personnages, la trilogie Le goût du bonheur nous offre également un aperçu saisissant de l’évolution historique et sociale qui a marqué les décennies des années 30 aux années 70. Marie Laberge aborde de manière subtile et nuancée les changements profonds qui ont influencé la société et les femmes en particulier.
Les années 30 et la suite de la Grande Dépression
Dans les années 30, l’ombre de la Grande Dépression plane sur le monde. Les personnages de la trilogie sont confrontés à la dureté de la vie, aux difficultés économiques et à la précarité. Les femmes, en particulier, sont soumises à de nombreuses contraintes sociales et culturelles. Mais au fur et à mesure que l’histoire progresse, nous assistons à l’émergence progressive d’une nouvelle image de la femme.
Puis vient la seconde guerre mondiale
Les années suivantes, marquées par la Seconde Guerre mondiale, apportent des changements radicaux. Les femmes sont appelées à remplacer les hommes partis au front, assumant des rôles traditionnellement masculins dans l’effort de guerre. Cette période ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes, remettant en question les rôles de genre établis et éveillant un sentiment de libération et d’émancipation.
Cependant, malgré ces avancées, le poids de l’Église reste présent tout au long de la trilogie. L’influence de la religion, avec ses dogmes et ses valeurs conservatrices, continue de peser sur les personnages et leurs choix de vie. Les normes morales et les attentes sociales imposées par l’Église sont souvent en conflit avec les aspirations individuelles des personnages, créant des dilemmes déchirants.
Le défi de l’émancipation des femmes dès le début des années 50
Les femmes en particulier sont soumises à la pression de conformité et à l’idée de la femme au foyer, mère et épouse dévouée. La trilogie explore les défis auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles tentent de s’affranchir de ces attentes et de trouver leur propre voie. Les personnages féminins de cette trilogie luttent contre les conventions, cherchant à se réaliser au-delà de leur rôle traditionnel, souvent au prix de sacrifices personnels et de conflits intérieurs.
Ainsi, à travers les épreuves individuelles des personnages, Marie Laberge dépeint habilement le contexte historique et social dans lequel ils évoluent. Elle nous plonge dans une époque de bouleversements et d’évolution, où les femmes cherchent à se libérer des attentes traditionnelles et à trouver leur propre bonheur et épanouissement, malgré les contraintes imposées par la société et l’Église.
Un magnifique mélange de tous les ingrédients pour trouver en livre Le goût du bonheur
Finalement Le goût du bonheur reprend tous les éléments de ce qu’aime dans la littérature : des personnages complexes, des relations humaines profondes et tourmentées, un contexte historique marqué et une quête d’absolu. Ces ingrédients envoutent le lecteur, l’emportent dans une autre dimension qu’il est difficile ensuite de quitter. Peut être est la raison pour laquelle j’aime tant la littérature russe ? en tout cas, rares sont les livres qui m’ont fait cet effet là, et pourtant j’avais mis du temps à me plonger dans l’histoire au début…
2 commentaires
Merci de cet article qui m’a ramené à cette lecture d’il y a plus de 15 ans… Et que j’avais vraiment beaucoup aimé aussi !
merci pour ce message, une vraie belle découverte cette lecture!