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Comment lutter contre le harcèlement scolaire

par mamande4
harcèlement scolaire

Le harcèlement scolaire. On a tous entendu des histoires de souffrance dans les cours d’école. On a tous entendu parler de l’effet multiplicateur des réseaux sociaux avec le cyber-harcèlement. En tant que parents, on croise les doigts pour que nos enfants n’y soient pas confrontés un jour. Et si jamais ils y étaient confrontés, on espère pouvoir les aider.

J’ai eu l’opportunité récemment d’assister à une conférence sur le harcèlement scolaire. L’intervenante travaille dans un des centres de consultation Chagrin Scolaire. Spécialisé dans la gestion des souffrances en milieu scolaire, ils aident chaque jour les enfants à se sortir de situations inconfortables. Je pense que tous les parents doivent se sentir concernés et y être sensibilisés. Il est nécessaire d’avoir quelques infos sur le sujet. Et surtout, s’il le faut, de ne pas hésiter à faire appel à des professionnels.

Afin de partager un maximum les principaux points abordés lors de cette soirée, je vous ai retranscrit mes notes. Il n’y a pas d’apport personnel dans ce qui va suivre. Plutôt que de les illustrer par des cas concrets, je préfère vous laisser regarder la vidéo qui suivra en fin d’article.

Lutter contre le harcèlement scolaire

Le harcèlement peut commencer dès le CP. Il peut se manifester sous plusieurs formes : rejet de l’enfant, moqueries, critiques, mauvais traitements… l’imagination des enfants n’a malheureusement pas de limites.

Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de profil type de l’enfant harcelé. Il suffit d’une vulnérabilité, même passagère, qui pourrait venir de situations familiales, d’attributs physiques, de problèmes relationnels… L’enfant harceleur peut souvent être en recherche de popularité. Popularité qu’il n’a pas acquise naturellement, il la recherche alors en exerçant la méchanceté et la peur.

Quelques pistes en cas de harcèlement

Un enfant est harcelé car ce qu’il subit l’atteint et cela se ressent. Il est vulnérable. On peut lui dire de faire comme si de rien n’était, de ne pas y porter attention. Mais ce n’est pas facile pour lui d’y parvenir, surtout en cour de récréation. Pour que cela cesse, il faut qu’il trouve une défense. S’il ne le demande pas explicitement, le parent ne doit pas intervenir, ni la maîtresse, car cela peut aggraver la situation. L’enfant harceleur va continuer mais essayer de ne pas se faire prendre, pour éviter les punitions.

Pour aider un enfant à s’en sortir, il faut identifier les causes de l’attaque. Que se passe-t-il à ce moment là ? Qu’est ce qui la provoque ? Il faut que l’enfant note les détails pour mieux comprendre et identifier les causes. A partir de là, la réponse peut se construire et la meilleure défense c’est l’attaque. Il faut alors aider l’enfant à construire une répartie pour se défendre le moment venu. Ils appellent cela des « flèches verbales ». Ces flèches atteindront le harceleur. Il arrêtera de harceler l’enfant car il constatera que cela ne l’atteint plus.
Si c’est un groupe qui harcèle un enfant, il y a toujours un chef. C’est lui qui dirige le groupe. L’enfant le sait.

Il est nécessaire que l’enfant gagne en confiance en lui et qu’il soit accompagné d’une gestuelle « sûr de soi ». Car construire une répartie mais ne pas être à l’aise au moment de la sortir cassera l’effet positif attendu. Il faut que l’enfant soit aidé et préparé pour être prêt (émotionnellement et physiquement).

A noter que lors de leur dernière étude statistique, ils se sont rendus compte que 60% des enfants qu’ils avaient aidé étaient des ainés de fratrie. Les ainés sont peut-être plus vulnérables et plus sujets au harcèlement car ils ont plus protégés que leurs cadets ?

 Et si l’enfant n’en parle pas ?

L’enfant peut ne pas en parler de peur que le parent soit triste et angoissé pour lui. L’enfant veut protéger ses parents. Il peut aussi avoir peur de sa réaction et de la manière dont il va agir.

Si l’enfant n’en parle pas de lui-même, le parent peut l’apprendre par un frère ou une sœur. Il est très important qu’ils en parlent et partagent cette souffrance.

S’il fallait retenir qu’une seule phrase à dire à son enfant, ce serait : « si tu décides de m’en parler, je ne ferai rien sans ton accord« . Il n’y a rien de pire pour un enfant harcelé, que ce soit ses parents qui aillent régler le problème. Cela part évidemment d’une bonne intention pour protéger son enfant. Mais le harceleur reçoit le signal que l’enfant harcelé est une bonne cible car il ne sait pas se défendre tout seul.

harcèlement à l'écoleEt le cyber-harcèlement dans tout ça ?

S’il y a cyber-harcèlement, c’est qu’il y aussi harcèlement à l’école.

Les réseaux sociaux ne sont pas déconnectés de ce qu’il se passe dans la cour. En cas de cyber-harcèlement, il ne faut pas supprimer tous les comptes des réseaux sociaux. Cela ne changera rien à la situation réelle. Ce sont des merveilleux outils et il ne faut pas en avoir peur.

Il faut définir une défense identique à celle mentionnée ci-dessus. Répondre sur les réseaux sociaux, en jouer, pour montrer que ce qui est dit n’atteint pas l’enfant. La réponse pourra d’ailleurs être plus facile à faire par écrit, que de front devant le harceleur !

Évidemment, tout cela semble beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Ce ne sont que quelques pistes. Il faut les garder en tête en cas de besoin. Mais faire appel à des intervenants extérieurs reste la meilleure solution en cas de forte souffrance de notre enfant. Ce sont leur métier et ils traitent cela tous les jours.
Leur message est aussi de dire qu’il faut que l’enfant soit prêt à se sortir de cette situation pour que ça marche. S’il n’est pas prêt et qu’il choisi de rester leur cible, c’est son choix et on ne pourra pas le forcer. Le changer d’école ne changera rien, car sa vulnérabilité sera ressentie par un autre enfant avide d’asseoir sa supériorité par la méchanceté.

Une illustration concrète du travail réalisé

Pour finir, prenez 10 minutes et regardez la vidéo ci-dessous. Emmanuelle Piquet (fondatrice de Chagrin Scolaire) présente des cas de harcèlement sur lesquels ils ont travaillé. Elle illustre son propos de « flèches verbales » qu’ils ont utilisées. Plus que mon article, cette vidéo est riche d’enseignement.

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13 commentaires

Lauriane 8 février 2018 - 9 h 32 min

Merci pour cet article qui donne des pistes. Je crois qu’en tant que parents, nous y pensons tous. Personnellement cela m’angoisse au plus haut point de me dire que mes enfants pourraient y être un jour confrontés.. Et comme tu le dis même si notre premier réflexe de parents serait d’aller régler le problème par nous même par instinct de protection, je pense qu’ il faut vraiment être à l’écoute de son enfant et tenter de l’aider sans brusquer les choses.

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mamande4 8 février 2018 - 11 h 48 min

Il faut être à l’écoute et veiller à interpréter les changements de comportement de notre enfant, au cas où il n’en parle pas.
C’est aussi quelque chose que je crains pour mes enfants, et j’espère ne pas y être confrontée un jour !

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Bébé est arrivé ! 8 février 2018 - 11 h 22 min

Merci pour ce très bon article qui me confirme ce que j’avais déjà entendu, à savoir que l’adulte ne doit pas intervenir (sauf sur demande de l’enfant). C’est une notion que je dois absolument acquérir car dans l’hypothèse où ma fille serait harcelée, je serais bien du genre naturellement à aller en découdre directement. Calm down Cécilia, calm down…

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mamande4 8 février 2018 - 11 h 51 min

Oui, j’imagine le premier réflexe de tout parent c’est d’y aller pour défendre son enfant. Mais selon les situations, ce n’est pas forcément adapté. La conférence était super pour toutes ces petites infos !

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Chocolatine 8 février 2018 - 11 h 33 min

Pour les personnes timides, ça peut être difficile de répondre au harcèlement scolaire.
J’ai connu une situation, où une personne était harcelée, et au bout de trois quatre rendez-vous avec le principal, le directeur, ça a arrêté.

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mamande4 8 février 2018 - 11 h 53 min

Oui effectivement, l’intervention du parent peut aider dans certains cas. C’est pourquoi il faut bien insister pour avoir l’accord de l’enfant pour agir. Si lui ne veut pas, il ne faut pas intervenir mais l’aider à trouver des solutions. Même si ce n’est pas toujours facile en tant que parent de rester en arrière. Dans tous les cas, c’est très difficile de répondre au harcèlement scolaire. Croisons les doigts pour nos enfants !

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Maman Sur Le Fil 8 février 2018 - 13 h 58 min

Merci pour cet article. Mon fils est un petit gabarit, ayant peu confiance en lui, timide, sensible, gentil… La cible idéale… Alors, je garde précieusement en tête les pistes que tu donnes tout en espérant ne jamais devoir les utiliser !
Bises
Virginie

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mamande4 9 février 2018 - 10 h 22 min

Je ne sais pas si on peut parler de cible idéal. J’espère qu’il en sera rien pour ton fils. Mais c’est toujours intéressant d’avoir qques pistes pour désamorcer des situations difficiles.

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GToch 9 février 2018 - 22 h 40 min

C’est un sujet qui me préoccupe beaucoup.
De part ma casquette Maman et de part celle de Prof…
Je surveille beaucoup Pilou1 dans les deux sens.
Il est hypersensible, pleure beaucoup et se laisse mener par le bout du nez.
Par contre lorsqu’il se permet des réflexions sur ses camarades, je le reprends direct et lui explique un peu les choses car justement, je ne veux pas qu’il compense en embêtant plus faible que lui.
Très bel article en tous cas <3

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mamande4 10 février 2018 - 13 h 36 min

J’imagine qu’en étant prof tu dois être bien alerté sur le sujet. Et effectivement, tu as raison, je parle des enfants harcelés dans cet article, mais il faut être vigilant pour que nos enfants ne soient pas non plus des enfants harceleurs..

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mon lissou et sa marmaille 12 février 2018 - 21 h 44 min

super interressant…. Et la dame de la video passionnante…. En tant que maman mais aussi d’infirmiere scolaire en college cette année, je suis d’autant plus sensible sur ce sujet…. Ey vraiment cette vison du sujet est differente et tres interressante… Effectivement un enfant/ado qui a du repondant a moins de chance de subir du harclement. Faut pas oublier aussi l’effet du groupe, que ca soit dans le harclement ou dans la defense. SI le groupe refuse le harcelement celui ci tombe direct à l’eau….

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mamande4 13 février 2018 - 9 h 35 min

J’ai beaucoup aimé cette approche pour lutter contre le harcèlement. C’est pourquoi j’ai voulu la partager. J’imagine que toi, étant en collège, tu dois y être encore plus confrontée que nous !

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mon lissou et sa marmaille 14 février 2018 - 10 h 49 min

Oui y en a mais pas tant que ca… Apres tout depend ce qu’on met derriere ce mot… Les parents ont vite tendance à hurler au harcèlement sur juste des histoires de gamins c’est un peu devenu un mot à la mode…. Mais en fait on est vigilant 😉

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