Je déteste laisser traîner les choses à faire. C’est plus vraisemblable que ma to-do list s’allonge par oubli, que par flemme. Je suis vraiment une fervente partisane de « ce qui est fait n’est plus à faire ». D’une manière générale, bien entendu.
Et c’est ce que j’essaie d’apprendre à mes enfants. Ne pas remettre à plus tard ce que l’on peut faire maintenant. Et, les enfants ne l’entendent pas tous comme ça. Pas du tout. Du coup, pour les choses qu’ils ne veulent pas faire, ils trainent… pour faire les devoirs, laver les dents, ranger leur chambre, se préparer, écrire une lettre, et j’en passe… Ils ont toujours quelque chose de mieux à faire. Auraient-ils donc raison de prendre leur temps ? Faut-il laisser les enfants procrastiner ou alors s’en inquiéter ?
A en croire une étude que j’ai récemment lue, la procrastination serait bon pour le cerveau et permettrait de développer la créativité… La procrastination, une réalité au nom barbare, qui désigne le fait de remettre à plus tard ce que l’on doit faire.
Productivité ou Créativité, faut-il choisir ?
Nul besoin de se sentir coupable alors, si l’on a un penchant procrastinateur. Selon les études et analyses réalisées, la procrastination aurait des vertus cachées. Oui, elle augmenterait la créativité et au final impacterait la productivité.
En reportant à plus tard des tâches importantes à réaliser, le procrastinateur s’occupera de plein d’autres petites choses entre temps. Son cerveau continuera de travailler en arrière-plan et la réflexion n’en sera que meilleure. Un peu comme le thé que l’on prend le temps de faire infuser ou le vin de maturer. Et là, quand il se retrouvera au pied du mur pour réaliser ce qu’il devra enfin faire, le procrastinateur sera très efficace, porté par le stress et l’adrénaline du dernier moment. D’autant plus, s’il s’agit d’un domaine artistique, les réflexions seront plus créatives et originales que s’il s’y était mis tout de suite.
Cette étude démontre ainsi que l’on devient plus créatif si l’on prend du temps, car la réflexion se murit tout en faisant autre chose. Avec comme limite cependant, de maîtriser la procrastination, afin que le stress engendré au final ne soit pas destructeur ni ne nuise à l’entourage…
Voilà. Si je vous parle cette étude, ce n’est pas uniquement pour vous partager les conclusions très intéressantes de cet article. C’est parce qu’en la lisant, j’ai fait un parallèle avec ce que je vois à la maison, entre mon comportement et celui de mes enfants. Serait-ce alors bon de laisser ses enfants procrastiner ?
Procrastination, créativité : une question de caractère
La procrastination est bon pour la créativité. OK. Mais est-ce que ce ne serait pas l’inverse ? Est ce que ce n’est pas parce que l’on pense à 1000 choses que l’on ne reporterait pas naturellement à plus tard ce que l’on doit faire ?
Comme je l’ai mentionné plus haut, je n’aime pas reporter à plus tard. J’ai l’impression d’alourdir ma charge mentale, si je me traine une liste de choses à faire. Je préfère abattre le travail, réaliser ce que je dois faire pour m’en débarrasser. Et ce, côté perso, comme côté pro. Je suis quelqu’un de productif. Et je ne suis absolument pas créative. La création artistique c’est pas vraiment mon truc, je préfère faire qu’imaginer.
Quand je regarde mes enfants, je retrouve deux forces de caractères fondamentalement différentes. D’un côté j’ai un fils qui a besoin d’être toujours en mouvement. Il fait les trucs rapidement, il est content de ce qu’il a réalisé et s’attaque aux tâches suivantes. Il prend les choses telles qu’elles viennent, est toujours volontaire et actif. Il me ressemble beaucoup de ce côté-là.
D’un autre côté, j’ai un fils pour qui c’est tout l’inverse. C’est toujours une bataille pour lui demander de faire les choses du quotidien, il a toujours quelques chose de mieux à faire. En revanche, il est assez créatif et se pose beaucoup de questions. La création artistique c’est assez son truc. Alors qu’il ne veut pas aller se laver les dents, il peut en 5mn se fabriquer un vaisseau avec un carton qui traine… Et pourquoi aller faire ses devoirs alors qu’il est en train d’imaginer un super circuit de billes… ?
Procrastiner ou réaliser tout de suite. C’est donc une vraie question de caractères. L’enseignement au final, serait d’apprendre à lâcher prise de notre côté ? D’arrêter avec les injonctions faites aux enfants, pour qu’ils fassent tout de suite ce qu’on leur demande et les laisser procrastiner un peu ? Car c’est peut-être nous qui avons plus besoin d’être rassurés qu’ils s’activent pour pouvoir passer de notre côté à autre chose ? Tout en gardant en tête que l’important est de rester dans un schéma constructif et non destructeur. Certaines personnes adorent avoir du temps libre pour rêver, penser, imaginer. D’autres ont besoin d’être occupés, au contraire. Chez nous, il y a un peu de tout, alors on doit former une bonne équipe qui se complète !!
2 commentaires
Merci pour ce partage très enrichissant !
De mon côté, je suis comme toi, j’ai besoin d’avancer, « d’abattre » ma to do… alors que les filles ont déjà atteint le niveau expert de la procrastination !
un combat quotidien avec les enfants ! mais qui sait, ils deviendront peut-être comme nous ensuite ?!